Par Ariane Coutu-Perrault
Si la pandémie semble avoir d’énormes répercussions sur les femmes, personnes trans et non binaires, notamment avec le 9e féminicide depuis le début de l’année, les militant.es se mobilisent et se font entendre à travers diverses formes, pour que justice se fasse. Alors que certain.es manifestent pour leurs ‘’libertés’’ en réaction au couvre-feu qui est repassé à 8h à Montréal, on vient de confirmer une 9e victime de violences conjugales, et ce, en 9 semaines. Une des vraies raisons de se révolter contre le couvre-feu est effectivement la violence conjugale, autant physique que psychologique, qui a grandement augmenté durant la pandémie. Les différents groupes féministes, inquiets de la situation, militent haut et fort depuis plusieurs semaines.
On a notamment pu voir dans les dernières semaines le mouvement #papauqam, né de l’indignation face à la poursuite de l’UQAM pour une somme de 125 000$ envers une étudiante se dénudant lors de sa photo de graduation. Cette poursuite vient faire écho au sexisme des luttes féministes déjà bien présentes depuis le début de l’année. Avec le mouvement #papauqam, on a pu assister à une forte solidarité créée sous une forte mobilisation.
Plusieurs personnes ont joint le mouvement sur les réseaux sociaux, prenant des photos dites osées avec le logo de l’UQAM. Le collectif Wake Up Calice a d’ailleurs organisé une manifestation en bobettes ; ‘’ C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase dans cette année de merde pour les femmes. Ça suffit de dire aux femmes quoi dire, quoi faire, quoi porter. On veut se réapproprier nos corps. ‘’ Coco, l’une des fondatrices du collectif affirme également que l’UQAM est une école publique et non une entreprise, et qu’elle ne devrait donc pas avoir de réputation à entretenir. ‘’ On se demande si l’UQAM aurait poursuivi un gars ; On est tannées que les femmes et les travailleuses du sexe soient les victimes de discriminations ; Et pourquoi l’UQAM a pris le même avocat que Rozon ? C’est rajouter de l’insulte à l’injure’’. Suite au mouvement de solidarité, l'UQAM a décidé de faire une entente à l'amiable avec l'étudiante, mais le collectif Wake Up Calice trouvait tout de même important de manifester, pour dénoncer cet acte sexiste et le double standard dans cette situation.
Les organisatrices se posent plusieurs questions en lien avec le choix de l’avocat, notamment sur les intentions derrières ce choix. Iels rappelle lors de la manifestation que si l’UQAM engendre une poursuite, plusieurs survivant.es d’agressions sexuelles n’ont pas eu droit à un procès telle qu'Alice Paquet. Le safe space établi par Wake Up Calice durant la manifestation a donné place à de touchants témoignages des manifestant.es et a engendré une vague de solidarité envers ceux et celles qui ont pris la parole. Bien évidemment, plusieurs personnes dans la rue, plus souvent des hommes, n’ont pas compris le but de cette démarche.
Iels trouvent d’ailleurs que les gens dans la rue qui en ont profité pour prendre des photos des manifestant.es dénudés démontrent par leur acte l’intérêt et l’importance de la cause défendue. S’ils pensent que les manifestant.es sont là pour eux, que leur corps est là pour les satisfaire, c’est qu’il y a clairement un problème.
Wake Up Calice lutte pour la justice sociale et climatique qu’iels considèrent comme imbriquées l'une dans l'autre. C’est d’ailleurs cette pluralité qui fait leur force. Le collectif est né l’été dernier alors qu’iels campaient en centre-ville pour ramener le débat sur la justice climatique. On peut s’attendre à les voir au front, puisque la bataille est loin d'être terminée, allez les suivre sur Instagram.
On rappelle également qu’il n’est pas interdit de fuir la violence conjugale, malgré le couvre-feu. Vous n’êtes pas seul.es! SOS Violences Conjugales à Montréal : 1 800 363-9010 (service 24h/7)
Nous offrons également nos condoléances aux ami.es et familles des victimes de féminicides :
Rebekah Harry, tuée le 23 mars à LaSalle, âgée de 29 ans.
Nadège Jolicoeur, tuée le 19 mars à St-Léonard, âgée de 40 ans.
Carolyne Labonté, tuée à Notre-Dame-des-Monts le 18 mars, âgée de 40 ans
Kataluk Paningayak-Naluivuk, tuée le 25 mars à Ivujivik, âgée de 43 ans.
Myriam Dallaire, tuée le 1er mars à Ste-Sophie, âgée de 28 ans.
Sylvie Bisson, tuée le 1er mars à Ste-Sophie, âgée de 60 ans.
Nancy Roy, tuée le 23 février à St-Hyacinthe, âgée de 44 ans.
Marly Édouard, tuée le 21 février à Laval, âgée de 32 ans.
Elisapee Angma, tuée le 5 février à Kuujjuaq, âgée de 44 ans.
Reposez en pouvoir!
Nadège Jolicoeur, tuée le 19 mars à St-Léonard, âgée de 40 ans.
Carolyne Labonté, tuée à Notre-Dame-des-Monts le 18 mars, âgée de 40 ans
Kataluk Paningayak-Naluivuk, tuée le 25 mars à Ivujivik, âgée de 43 ans.
Myriam Dallaire, tuée le 1er mars à Ste-Sophie, âgée de 28 ans.
Sylvie Bisson, tuée le 1er mars à Ste-Sophie, âgée de 60 ans.
Nancy Roy, tuée le 23 février à St-Hyacinthe, âgée de 44 ans.
Marly Édouard, tuée le 21 février à Laval, âgée de 32 ans.
Elisapee Angma, tuée le 5 février à Kuujjuaq, âgée de 44 ans.
Reposez en pouvoir!
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